depuis 2006, le photographe Luc Boegly s’adonne aux « Déshérences Nocturnes », et parcourt les villes de nuit en France, en Europe et au Japon. Les images de la série nous montrent des espaces urbains inexorablement vides. Petit détail, les sources lumineuses artificielles sont volontairement occultées. ça fait réfléchir.
La série sera visible à partir de demain jusqu’au 4 février dans l’atelier Mirabelle, atelier de tirage – il parait qu’il ne faut plus dire labo – au 227 rue Saint-Denis, à Paris. Donc, amie lectrice, ami lecteur, si tu vas rue Saint-Denis… vas donc voir ces belles scènes de nuit !
J.-C. Fleury éclaire la démarche du photographe comme suit : « La vision de Luc Boegly est celle du marcheur. Devant son regard,, le réel prend l’aspect factice d’un décor vide, ranime le souvenir imaginaire d’une cité brusquement désertée par ses habitants pour quelque mystérieuse raison, telle certaines cités du Mexique précolombien. Tombée en déshérence, la ville est à tout le monde et à personne. La nuit dramatise toute chose car l’ombre est le lieu de tous les possibles : une voiture stationnée sous un réverbère éveille la suspicion, une fenêtre demeurée éclairée alors que tout dort est nécessairement l’indice de quelque drame familial. La nuit opère un renversement des valeurs à tous les sens du terme ; ce qui était dans l’ombre le jour se trouve mis en lumière et acquiert une importance nouvelle. La prise de vue à la chambre ne nous épargne aucun de ces détails qui s’adjugent les premiers rôles tandis que des masses d’éléments importants sont engloutis par l’obscurité. Photographe de plateau, Luc Boegly épie les entrées et les sorties de ces éphémères acteurs pris sous les feux de l’éclairage urbain ».
Via AtelierMirabelle
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