100!


Bienvenue sur le centième billet de ce blog. Pour célébrer cet évènement, on s’arrête et on réfléchi avec Paul Valéry

« Parmi tant de progrès accomplis, il n’en est pas de plus étonnant que celui qu’a fait la lumière. Elle n’était, il y a peu d’années, qu’un événement pour les yeux. Elle pouvait être ou ne pas être. Elle s’étendait dans l’espace où elle ren­contrait une matière qui la modifiait plus ou moins, mais qui lui demeurait étran­gère. La voici devenue la première énigme du monde. Sa vitesse exprime et limite quelque chose d’essentiel à l’univers. On pense qu’elle pèse. L’étude de son rayon­nement ruine les idées que nous avions d’un espace vide et d’un temps pur. Elle offre avec la matière des ressemblances et des différences mystérieusement grou­pées. Enfin cette même lumière, qui était le symbole ordinaire d’une connaissance pleine, distincte et parfaite, se trouve en­gagée dans une manière de scandale in­tellectuel. Elle est compromise avec la matière sa complice, dans le procès qu’in­tente le discontinu au continu, la proba­bilité aux images, les unités aux grands nombres, l’analyse à la synthèse, le réel caché à l’intelligence qui le traque, — et pour tout dire, l’inintelligible à l’intelli­gible. La science trouverait ici son point critique. Mais l’affaire s’arrangera. »

Extrait de « Regards sur le monde actuel », 1931. Merci à l’Université du Québec à Chicoutimi pour avoir mis ce classique à disposition sur son site internet.

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