Presque rien


Un geste, une émotion lumineuse, un détournement, ce sont ces petits riens qui unissent le Designer Norvegien Daniel Rybakken et les espagnols de the emotionlab – même si ils ne le savent pas encore. Leurs récents projets présentent des similitudes que nous allons exposer ici.

Lever Light est le premier projet de the emotionlab sur lequel nous allons nous attarder. Il s’agit d’une lampe que l’on allume par le biais d’un levier, qui sert aussi comme un variateur. L’idée est de permettre à l’usager qui actionnera le levier de retrouver un contact, un sentiment de contrôle et de proximité avec l’appareil électrique.


Lever Light par the emotion lab

Quand à la Screen light, c’est un nouvel avatar de la fenêtre artificielle bien connue des gens de théâtre et des photographes de studio. Son cadre ultraplat cache trois stores, trois voiles de différentes couleurs que l’on met en place selon l’ambiance que l’on veut obtenir : par exemple blanche pour le travail, jaune pour la conversation, et rouge, bien sur, pour le sexe. Lumière rouge et activités chaudes, il y aurait sans doute une thèse à faire sur le sujet – avis aux amateurs.

screen lamp par the emotional lab

La dernière lampe de emotionlab que nous présenterons est fait partie d’une série d’objets inspirés par des détails du paysage urbain et du mobilier des villes. Elle est constituée d’un miroir convexe habituellement utilisé dans les parking, et d’un diffuseur de lumière. C’est mirror, tout simplement

mirror par the emotion lab

Quand à Daniel Rybakken, il a lui aussi fabriqué un magnifique miroir, à voir ici, mais comme il ne fait pas de lumière nous ne nous y attarderons pas. Nous irons directement voir son travail autour des effets psychologiques de la lumière, et des moyens qu’il a imaginé pour reproduire à travers des objets les effets de la lumière sur le subconscient. Le constat de départ de Rybakken est que la projection d’un rectangle de lumière dans une pièce nous relie au monde extérieur. La disparition de cette lumière provoque un sentiment de vide, de solitude et de mélancolie.

Tout le travail de Rybakken est donc de créer un erzatz non pas de la lumière du jour, mais d’un signe manifestant la présence de cette lumière. Daylight comes sideways simule la présence des arbres derrrière un rideau. C’est une lumière vivante – les silhouettes de feuillus bougent comme si elles étaient animées par le vent.

Daylight comes sideways - Daniel Rybakken

Surface daylight et subconcious effect of daylight sont des projections d’une lumière passant à travers un objet – une fenêtre, ou une table branchée sur le secteur. La source lumineuse est une LED.

Surface Daylight - Daniel Rybakken


subconcious effect of the light - Daniel Rybakken

Un indice permettant de lier the emotionlab et rybakken ? Une image ayant inspiré le travail d’un des deux studios. En cliquant sur les liens, vous verrez qui l’a utilisée…

Source : Dezeen et Designboom

16 Commentaires

  1. Bonjour, je ne connaissais pas votre blog qui vraiment très interessant… Etes vous designer?
    J’ai transmis votre étude à Dezeen, ce matin.
    Merci de preciser En cliquant sur les liens, vous verrez qui l’a utilisée…

    • 5000k

      Merci pour votre interet, je ne suis pas designer, juste journaliste et ancien doctorant sur le sujet de la lumière artificielle.

  2. a very interesting post in a french blog: a comparaison between spanish Emotion lab collective and norvegian designer Daniel Rybbaken ( use google translate)
    https://5000k.wordpress.com/

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    • 5000k

      Pour l’image qui clôture le post, qui rappelle évidemment « daylight comes sideways » de Rybakken elle provient du site d’emotionlab. On la retrouve en cliquant sur le lien solarscreen dans le billet. Je trouvais des similitudes dans les sources d’inspiration, j’ai voulu en faire une micro-énigme.

  3. Vous qui êtes experts en lumière, eclairez moi sur ces 3 projets
    1/les fausses fenetres, ce n’est pas nouveau….l’idée de rideau de couleur quel interet à l’heure des led?
    2/ je trouve que la projection de lumière de Da niel Rybakken, c’est une anecdote
    3/ qd au miroir convexe + lampe conique, j’ai du mal à voir l’interet du projet et sa liaison avec le design emotionnel..

    • 5000k

      1/Bien sur, les fausses fenêtres doivent exister depuis l’éclairage électrique au théâtre. L’idée de emotional lab, c’est de retrouver une action sur l’éclairage à travers la manipulation. Aprés ça doit faire une lumière plus douce que les LED, mais je ne suis pas l’avocat d’emotionlab
      2/c’est votre opinion et je la respecte
      3/Vous avez raison, la liaison n’est pas évidente, mais je voulais montrer ce projet qui illustre quand même une grande différence entre Rybakken et emotionlab : le premier est plus dans une quête métaphysique, les seconds sont plus dans la recherche de stimulis quasi hormonaux en important des éléments venus de la rue. Une captation de l’energie urbaine en somme.

  4. merci beaucoup , c’est toujours pas très clair pour moi mais cela m’éclaire un peu… Je trouve ces projets assez anecdotiques. Tout cela est relatif et je place sans doute la barre de l’exigence en design trop haute…

  5. 1/ Vous dites « Lever Light est une lampe que l’on allume par le biais d’un levier, qui sert aussi comme un variateur. L’idée est de permettre à l’usager qui actionnera le levier de retrouver un contact, un sentiment de contrôle et de proximité avec l’appareil électrique. »
    On retrouve le même principe dans celle-ci faite avec un autre mecanisme par l’un des membres de ce collectif.
    http://www.christianvivanco.com/lighting/rem-the-lamp/
    2/ Ma question est : peut on reduire une lampe à un detournement de variateur?
    3/ Je ne comprends pas quel plus grand contact ,quel sentiment de contrôle et de proximité supérieur avec l’appareil électrique, je peux avoir par rapport à un interrupteur, un bouton , une molette, …

    • 5000k

      Pour la 3/ c’est un lien assez ténu, mais pensez au capitaine némo, au Nautilus, au sentiment de puissance qui se saisit de lui quand il actionne un de ces interrupteurs digne des plus magnifiques sous-stations électrique.

      • bien vu mais les designers devraient ameliorer leur presentation et surtout le stotytelling comme on dit aujourd’hui…car cela ne fait pas parti des references culturelles de tout le monde…ou alors c’est en qqfois profondeur…On peut discuter de ce retour ou le lien avec le passé quand il est evident et affirmé comme pour Marcel Wanders….

      • si les miroirs sont placés en hauteur, c’est qu’il y a une raison technique ( optique ) Je pense que cette lampe miroir de sol ou de table ne fonctionne pas dans l’usage et dans son contexte de reference( miroir de parking)aussi bien qu’une applique ou un plafonnier…

      • 5000k

        C’est aussi parcequ’ils sont conçus pour des gens assis (les automobilistes) qui doivent voir loin derrière (sans obstacles). En terme de fonctionnalisme pur, la lampe n’est peut-être pas la plus efficace (comme plein d’autres d’ailleurs), mais il faut la voir dans un contexte global (éclairement d’une pièce avec plusieurs sources). Le détournement est sympathique par l’étrangeté qu’il produit, même si il peut paraitre facile et un brin vulgaire.

      • Cette lampe miroir s’inscrit aussi dans une tendance actuelle: la volonté de contrôler d’avantage notre environnement et pas seulement pour des raisons de sécurité comme le miroir pour automobiliste …C’est un projet low tech à l’opposé de beaucoup de designers qui utilisent aujourd’hui pour cela des objets plus complexes dits high tech….

  6. Pingback: Faux-Jour « 5000k.blog

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