Decotora (ou Dekotora) est un mot japonais formé par la contraction de « Decorated Truck ». C’est donc de camions décorés qu’il s’agit, et d’empire du soleil levant. Cette manie décorative serait née dans les années 60, pour se cristalliser dans le sillage d’un film nippon « torakku yaro (Trucker) ». Plusieurs extraits de ce film sont visibles sur youtube.

Appreciez les petites différences entre chaque camion!
Les Decotora sont magnifiquement ornés, mais c’est surtout la nuit qu’ils prennent une dimension mythique. Ils sont si chargé de lumières que leur détracteurs les comparent à des machine de pachinko roulantes. Ils représentent un véritable phénomène de la culture populaire japonaise. Les décorations suivent plusieurs thématiques : animaux (dragons, faucons, tigres, etc.), plantes, humains, ou encore robot transformers, les différentes thèmes pouvant être combinés à loisir. La décoration s’étend souvent à la cabine du conducteur, qui peut être ornée d’un magnifique lustre en cristal. illuminé, le camion prend vraiment une personnalité propre, au point de devenir un Kami-on. Les camions pakistanais ou philippins valent certes le détour, mais il leur manque la lumière qui apporte un supplément d’âme!

photographie de Masaru Tatsuki, extrait de l'ouvrage "Decotora" publié aux éditions "Little More"

Un douillet interieur photographié par Masaru Tatsuki, extrait de l'ouvrage "Decotora" publié aux éditions "Little More"
Masaru Tatsuki, un photographe japonais, a fréquenté pendant dix ans le milieu des decotoreurs – pardon pour le néologisme. il en a tiré un magnifique ouvrage, dédié autant aux véhicules qu’aux humains qui les décorent. Une décade qui lui a permis aussi de voir l’évolution des tendances ornementales : après une explosion lumineuse des années 80, la tendance est au retour à la sobriété, les excès de lumière étant condamné par le code de la route. C’est un éclaircissement que Tatsuki livre dans une interview accordée au magazine Photo-Eye.
C’est beau un camion la nuit ! Pour ceux qui n’ont pas le permis poids lourd, il est toujours possible de customiser son vélo. On parle alors de « dekochari », en démonstration ici

Decochari photographié par Satochi Minakawa
Commentaires récents